Une plante utilisée depuis des millénaires

Les aloès ont été utilisés par les plus grandes civilisations. De l’Egypte antique aux Romains en passant par les anciens Grecs. De la Chine à l’Inde en passant par le Tibet. Utilisée pour ses vertus médicinales et cosmétiques, la plante figure en bonne place dans diverses préparations. La médecine tibétaine et la médecine ayurvédique l’utilisent pour traiter les plaies et les troubles oculaires. Tandis que les Romains lui consacrent un chapitre dans un traité médical lorsque Dioscoride en décrit les vertus lénitives et cicatrisantes dans son traité « De Materia Medica ». Les bienfaits de l’aloe sont à ce point appréciés que les pharaons le considèrent comme un élixir de longue vie et que les anciens Grecs lui attribuent le pouvoir de rendre les guerriers invincibles. La légende rapporte qu’Alexandre le Grand, sur les conseils d’Aristote, a conquis l’île de Socotra, au large des côtes de l’Afrique, pour s’assurer des approvisionnements en Aloe afin de soigner les soldats blessés, l’île héberge effectivement une espèce d’Aloe particulière, l’Aloe socotrina.

Au Moyen-Âge, les Croisés le mélangent avec du vin de palme et du chanvre dans un breuvage baptisé Elixir de Jérusalem. Les Arabes étendront la culture de la plante jusqu’en Andalousie et mettront au point une méthode pour transformer le gel en poudre. Puis, les Pères Jésuites espagnols et portugais en diffuseront la culture dans les colonies d’Afrique et d’Amérique latine.

L’histoire moderne de l’aloès commence au milieu du XIXème siècle avec la découverte de l’aloïne, l’un des principes actifs de l’Aloe vera. Pendant ce temps, les Russes se consacrent davantage à l’étude de l’Aloe arborescens, qui pousse dans leur région. Ils en concluent que cette espèce d’aloès réduit de moitié le temps de guérison en cas de troubles gynécologiques et ophtalmiques et tue les parasites intestinaux grâce à la présence d’acide cinnamique dans la plante.

Dans les années ’90, le Père Romano Zago, père franciscain brésilien, lui a consacré deux ouvrages. Alors qu’il était au Brésil, il a reçu une carte sur laquelle était écrite une recette à base d’Aloe arborescens censée guérir certaines maladies. Ne sachant qu’en penser, il a fait prendre cette recette à deux malades et a été témoin de leur guérison. Après ces deux expériences positives, il a continué à conseiller l’Aloe arborescens avec succès et s’est donné pour mission de propager l’information dans le monde entier.

Actuellement les recherches sur l’Aloe arborescens se poursuivent. La plante fait l’objet de nombreuses publications scientifiques.