L’industrie des aliments pour enfants en bas âge (de 1 à 3 ans) propose une panoplie de laits « de croissance » pour succéder aux laits de suite. D’apparition relativement récente sur le marché (ils n’existaient pas il y a une trentaine d’années), ces laits « de croissance » sont enrichis en vitamines, sels minéraux et acides gras essentiels, et appauvris artificiellement en protéines. Leur prix est environ trois fois plus élevé que des laits « standards ».

Le marché, estimé en France à 945 millions d’euros, est principalement dominé par deux géants de l’alimentation: Nestlé et Danone.

En Suisse et au Canada, ces produits sont très peu utilisés. Les sociétés suisse et canadienne de pédiatrie ne conseillent pas leur emploi. L’OMS ne les mentionne pas dans son guide des principes directeurs pour l’alimentation des enfants de 6 à 24 mois qui ne sont pas allaités au sein. En France, ils sont conseillés dans le cadre du PNNS (Plan National Nutrition Santé).

Les experts de l’Agence européenne de sécurité alimentaire viennent d’émettre un avis concernant ces produits. Ils considèrent « qu’ils ne sont pas plus efficaces, en ce qui concerne l’apport en nutriments, que les autres aliments constituant le régime alimentaire normal des enfants en bas âge ».

Contrairement aux laits « 1e âge » et laits « de suite » destinés à l’alimentation des bébés (de 0 à 1 an), les laits « de croissance » ne sont pas encadrés par des règles spécifiques.

En conclusion: il n’y a pas de justification pour l’utilisation systématique des laits « de croissance » chez les enfants en bonne santé.